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VI. Extraits de l'Histoire des 3 démembrements de la Pologne par Ferrand

(ПД 389)

La Prusse, longtemps vassale et tributaire de la Pologne aspirait au titre de royaume et le demandait à l'Autriche qui lui objectait son peu d'étendue.

Son grand electeur répondait: qu'elle me donne le titre de roi, le royaume je m'en charge. Son fils l'obtint dans la guerre de succession et ce fut une des plus fausses spéculations de l'Autriche. Elle hâta, encore, l'exécution du projet de Pierre I, projet par lequel lui-même avait voulu hâter la civilisation d'un peuple encore éloigné des connaissances de l'Europe, et à faire à force de pouvoir ce qui ne se fait qu'avec le temps, la liberté et l'industrie.

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Alex.<is> Orlof partit de Petersbourg au comm.<encement> d'avril 1771 accompagné de Dolgorouky (Крымский) qui devait commender les troupes de débarquement, et avec 15 millions de roubles.

Saldern écrit un plan de révolution en faveur du G.<rand> D.<uc>. — Panine le lut, le déchira, le jeta au feu et continua de se servir de S.<aldern>.

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Trompée dans ses vastes projets de 1770, Cath.<erine> n'avait pas renoncé à leur exécution. Elle y ajoutait la conquête de la Crimée. Repnine devait nettoyer la rive droite du Danube — 6 attaques devaient avoir lieu sur l'Em.<pire> Ott<oman> — d'autres du côté de la Géorgie. Une flotte devait se former dans la mer Noire etc.

Ses préparatifs étaient diminués et entravés 1) par l'épuisement de l'Emp<ire> Russe 2) l'obligation de tenir les meilleur<es> troupes en Pologne 3) l'émigration des Kalmouks 4) Pougatchef.

La Russie avait peu de numéraires — point d'alliances que la Prusse — un territoire immense, une population peu proportionnée.

La plupart des branches de l'administration, ayant rapidement pris les formes d'un empire civilisé, ont cependant conservé toutes les irrégularités d'un état sauvage.

L'armée était loin d'être complète, les recrutements se faisaient avec peine. —

Les finances étaient épuisées, on y avait supplée par le papier monnai. —

II) [Elle] la Russie n'avait en Pologne que 20 à 25 mille hommes — mais c'était l'élite des troupes, en 1771 il n'y avait à Wars.<ovie> que 300 hommes. — Le Roi de Prusse gardait les postes que les confédérés n'occupaient pas encore.

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600,000 Kalmouks renouvelèrent à la fin du 18 siècle les anciennes émigrations des peuples, dont on ne croyait plus revoir un exemple. — C'était un contraste frappant avec les flagorneries des philosophes que la retraite d'un peuple pasteur, vexé par le gouvernement Cath.<erine> en fut humiliée.

Cet événement forma dans l'Emp.<ire> un vide de 1500 verstes — entre Царицын et Astrak.<han>.

Originairement ces Kalmouks avaient formé 3 divisions principales, et étaient soumis à la Chine. Vers la fin du 17 siècle, vaincus et poursuivis par les Chinois, ils vinrent se réfugier à l'extrémité orientale de l'Emp.<ire> Russe, entre le Яик et le Volga. — Les Chinois les revendiquèrent en vain: la Russie fit la réponse que 70 <ans> après la Chine répéta à la Russie. — Les Kalmouks furent fidèles, ils gardaient les frontières contre les Caucasiens. — Ils furent oprimés. Le Khan Oubaché, auquel les opresseurs avaient enlevé son fils, voulut en vain faire parvenir ses plaintes. — Il forma le projet d'abandonner la Russie. Les préparatifs s'en firent avec un grand mystère. — Ils s'approchèrent des frontières sans éveiller les soupçons — et tout à coup les depassèrent. Les Cos.<aques> du Яик refusèrent de les poursuivre. — Les Kalmouks rétrogradèrent de l'Occident à l'Orient1 en se partageant en plusieurs colonnes. — Les premiers quittèrent le Volga en 1770, 16 décem<bre>. — 80,000 traînant des nombreux troupeaux furent vainement attaqués par les Russes et le 9 août 1771 parurent dans le pays des Eleuths aux frontières de la Chine près du fleuve Obi (5 lieues par jour). —

Une centaine de Russes s'y trouvaient prisonniers. — Oubaché avait averti la Chine, et on avait tout préparé pour les recevoir. — Ils perdirent plus du tiers par les maladies, la fatigue et les combats. —

Ils prirent leur route par le nord de la mer Caspienne. — Une partie longea la Sibérie — l'autre prit sa route près du midi. —

Leur fuite laissa les frontières dégarnies. —

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Пугачев donna la liberté à tous les paysans et leur soulèvement fut subi entre Casan et Orenb.<ourg>. On compte plus de 2.000 gentilshommes, femmes ou enfants pendus, écrasés, ou bizarrement suppliciés (lettre du résident de France).

Un major expédié pour apporter les détails d'un avantage remporté sur Пугачев, dit à Catherine: Votre Maj.<esté> est heureuse qu'il ne se soit pas jeté dans Moscou qui fourmille de ses partisans.2

Волконский3 pour intimider la populace — divisa ses troupes par quartiers et <ordonna> de placer des canons. — 8,000 en trois mois en sortirent pour se joindre à Пугачев.

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Carr avait été en Pologne un des plus fameux satellites de Repnine et chargé par lui de garder Radzivill à Radom.

Le général Bibikof4 avait sous ses ordres jusqu'à 18,000 h.<ommes>. Mourant empoisonné, il écrivit à l'Imp.<ératrice> une lettre où l'on ne put distinguer que ces mots: Servir...... jusqu'à la mort...... famille? Cette lettre, celle moins lisible encore qu'il écrivit à sa femme, et les détails de sa mort, répandirent dans P.<éters>b.<ourg> une terreur sombre, et les ordres les plus sévères furent donnés pour étouffer toute relation de cet évenement. —

Leurs principales plaintes (Яицких казаков) portaient sur ce qu'on avait enrégimenté comme troupes régulières les levées faites parmi eux.

Sur ce qu'on retenait aux armées les régiments depuis 7 ans — tandis que chaque corps employé pendant la guerre devait être, â la fin de la campagne, relevé par un autre qui lui succède. — A ces plaintes ils en joignirent de personnelles contre Захар Чернышев et qui furent les causes ou le prétexte de sa disgrâce. —

Les résidents de France à P.<étersbourg> et à Vienne étaient frappés des moyens qui se présentaient de toutes parts autour de Pougatchef et de l'emploi qu'en aurait fait un homme moins féroce et plus prudent.

Leur attention se porta pendant plusieurs années sur les plus petits détails: [A] ils en rendaient un compte exacte dans leurs dépêches. —

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En 1772 son chef (des cosaques du Don) [son] Ixhraimof (?) traitait avec celui du Яик. Il fut surpris et arreté. — La confiscation de ses biens malgré le pillage qui en fut fait par les Off.<iciers> Russes (!) monta à plus de 2,000,000 de r.<oubles>.

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Kirguises peuple indépendant dont la politique était de piller tantôt les frontières de la Chine tantôt celles de la Russie.

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On avait trouvé chez les tartares de Casan des amas d'armes et de poudre. — Et le jeune Pulavsky avait séjourné chez eux avant d'aller joindre Пугачев5 et y avait eu des intelligences avec la femme du gouverneur Russe (Брант).

Le résident de France compte dans une de ses dépêches 27 hordes ou peuplades soulevées contre la Russie ou n'attendant que le moment de se déclarer contre elle.

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Dans plusieurs villages à l'arrivée des recruteurs, tous les paysans en état de porter les armes se sauvaient dans les bois.

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Plus de 200 habitants de Moscou se concertèrent pour aller se réunir à Pugatch. Mais ils furent arrêtés, ramenés et rigoureusement punis.

Deux lettres de Pug.<atchof> parvinrent jusqu'à Pet.<érsbourg>, la première au Gr.<and> Duc, la sec.<onde> au Sénat. — Une autre également forte fut trouvée sur l'autel de la princ.<ipale> église (? voyez Mirovitch).

Cath.<erine> n'était pas sûre de sa garde, dont plusieurs soldats désertèrent. Un d'eux d'une naissance au-dessus de commun (Шванвич?) etc......

Elle défendit de s'entretenir de ce qui regardait le gouvernement. — Elle fit transporter dans Moscou 4 régiments d'infanterie, 300 h.<ommes> d'artill.<erie> et un rég.<iment> de Houssards (?).

Pugatch.<of> payait en monnaie turque ou en ducats de Hollande. — (Non, en monnaie de cuivre).

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Il avait des intelligences avec la Crimée et Constantinople. —

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Carr fit pendre deux brigadiers arretés dans leur désertion?

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Un major Russe osa dire à Михель<сон> que ses grenadiers ne marcheraient pas contre leur Emp.<ereur>. Мих.<ельсон> lui cassa la tête d'un coup de pistolet.

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Quant on annonçait à Pugatch.<of> que de nouveaux régiments marchaient contre lui: Bon, disait и, la moitié me servira à battre l'autre.

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(Пугачев) il leur donnait 5 r.<oubles> par mois, le double de la paye des Russes, l'eau de vie se vendait pour son compte. —

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Ses troupes étaient partagées par dixaines — et tous ceux qui la composaient étaient responsables de chacun d'eux.

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Pulavsky le quitta avec horreur. —

Примечания

1. В рукописи ошибочно: de l'Orient à l'Occident.

2. Слова Un major ~ partisans отчеркнуты Пушкиным на полях.

3. В рукописи — Волконску.

4. Слова Le général Bibikof ~ famille отчеркнуты Пушкиным на полях.

5. avant de se Joindre à Пугачев.